International congress of byzantine studies belgrade, 22 27 august 2016

Dan Ioan Mureşan
Université de Rouen, Rouen, France; 
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Autonomie/autocéphalie : 
l’histoire comme critère canonique. 
La fin des patriarcats bulgare et serbe, fin XIV
e
-début XVI
e
siècle
Il y a un double écueil que l’histoire critique ecclésiastique devrait s’efforcer d’éviter : d’un 
côté, l’analyse des concepts canoniques limitée à une approche purement abstraite, de l’autre, l’usage 
instrumental du passé pour légitimer des programmes théologico-politiques contemporains. Le 
concept d’autocéphalie, largement utilisé à l’époque moderne et contemporaine avec l’avènement 
des nationalismes dans les terres d’Orthodoxie, fait partie de ces concepts-clés. Or l’homonymie 
du sens antique et du sens contemporain n’en recouvre pas moins pour autant deux contenus 
diamétralement opposés.
Afin de saisir le glissement de sens et la rupture sémantique qui les oppose, une analyse d’un 
dossier spécial s’impose : le cas des patriarcats balkaniques et de leurs rapports avec le patriarcat 
œcuménique à la fin du Moyen Âge. Une analyse récente de ce cas de figure nous a mis en présence 
de l’utilisation, dans les sources, du couple conceptuel 
autocéphalie
– 
autonomie
ecclésiastique, 
ce dernier terme épousant une acception proche de l’emploi moderne de la notion d’autocéphalie 
dans le contexte de l’aménagement canonique des rapports entre ces institutions ecclésiales au xiv
e
siècle. L’intention de la présente étude est de poursuivre la réflexion en abordant l’autre versant de 
la question, à savoir la disparition des patriarcats bulgare (1395) et serbe (c. 1529 / 1532) après la 
conquête de la Bulgarie et de la Serbie par les Ottomans. Selon notre hypothèse, c’est durant cette 
période – qui a tout d’une époque charnière – que la rupture sémantique évoquée a dû se produire.
Nous montrerons que la réalité des sources présente un déroulement différent de celui d’une 
certaine vulgate nationaliste, qui établissait un rapport de cause à effet entre la disparition des deux 
patriarcats et une supposée instrumentalisation du patriarcat œcuménique par le pouvoir ottoman. 
Ces rapports complexes peuvent jeter une nouvelle lumière sur la distinction fine, mais décisive, 
entre autocéphalie et autonomie ecclésiastiques.