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Rapports avec les autorités



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1877




Rapports avec les autorités


[1] Le T.H.F. Irlide succédait déjà au T.H.F. Jean Olympe comme Général des Frères des Ecoles Chrétiennes. Il va sans dire que notre Révérend le félicita et usa envers lui de la courtoisie dont il s'était toujours servi avec ses prédécesseurs.
[2] Mgr. de Dreux-Brézé ayant bien accueilli l'idée de créer un noviciat provisoire à Arfeuilles et nous ayant cédé sa place dans l'acquisition qu'il venait de faire à Châtel-Montagne, comme nous l'avons déjà dit, le Révérend le remercia vivement.
[3] Saisissant l'occasion, il déclara à Sa Grandeur que l'Institut avait de grandes dettes, que Saint-Pourçain lui avait coûté 35.000 fr., que les Frères de La Palisse n'avaient rien d'assuré, que le transfert du pensionnat d'Arfeuilles à Châtel nécessiterait d'assez grands frais et il la pria d'autoriser une quête dans son diocèse. Cette demande ne fut pas exaucée.
[4] Nous allâmes ensuite voir Sa Grandeur avec le R. Frère. En son absence, nous vîmes M. Gibert vicaire général qui menait son évêque par le bout du nez. Le Révérend lui ayant fait part de nos dettes et ajouté qu'Arfeuilles était loin de la gare, en reçut cette réponse: "Les moines sont insatiables! Quand ils ont l'oeuf, ils veulent avoir la poule! Si Arfeuilles est loin de la gare, vous achèterez un petit âne pour traîner vos Frères et vos provisions!" Cette réponse mortifia le Révérend et nous sortîmes.
[5] Nous allâmes voir l'ancienne abbaye de Saint-Germain-des-Fossés dont la moitié appartenait à l'évêque et le reste à un particulier. Bien que la cure et les soeurs y fussent logées, une partie était en très mauvais état. L'ensemble, surtout la proximité de la gare, nous eussent assez bien convenu, mais les frais eussent été trop considérables pour un provisoire, car nous tenions résolument à placer le noviciat du Bourbonnais à Paray-le-Monial. Avec les voies ferrées, ce point est aussi central que Saint-Germain, Varenne et autres. Le pèlerinage eût été un immense avantage auquel nous tenions beaucoup.
[6] Quant à l'opposition possible de l'évêque d'Autun, on l'aurait fait disparaître en allant voir Sa Grandeur au lieu de lui écrire.
[7] N'ayant pu présenter ses hommages à Mgr. Caverot, le 1er de l'an, parce que Sa Grandeur était à Rome, le Révérend les lui adressa par écrit, amplement libellés comme il savait le faire, dans la ville éternelle.
[8] En février, le Révérend avertit Mgr. Vitte, alors à Lyon, qu'il aurait les 8 Frères qu'il demandait pour sa mission, y compris les deux que l'on retirait d'Apia, les 4 réclamés par le ministre de la Marine et 2 qui s'embarquaient alors à Bordeaux. Les 4 demandés par le ministre allaient être aux mêmes conditions de voyage et de traitement que ceux exerçant déjà à Nouméa.

Circulaire du 16-06-1877


[9] Voici le sommaire de la circulaire du 16 juin: Vie mystique de J.C. dans nos âmes. Ce qu'a coûté à Jésus sa vie mystique dans les âmes. Le calvaire. Moyens divins établis par J.C. pour conserver en nous la vie de la grâce. L'eucharistie. Excellence et fruits merveilleux de la vie mystique de J.C. dans les âmes. Autres considérations, le libre arbitre, le crucifiement, conclusion.
[10] Les retraites eurent lieu aux époques ordinaires. Les Frères du Bourbonnais se partagèrent entre les deux de la maison-mère. Celle du Régime eut lieu du 25 octobre au 1er novembre.
[11] La circulaire donnait les noms des directeurs provinciaux, savoir: F. Epaphras à Saint-Genis, F. Amphien à l'Hermitage, F. Ladislas à Saint-Paul, F. Malachie à Aubenas, F. Aidant à Beaucamps, F. Clovis à Hautefort, F. Alphonsis pour les Iles britaniques et le C.F. John pour l'Océanie; F. Cittinus, Visiteur à Saint-Genis, F. Marie-Junien à l'Hermitage, F. Cécilius à La Bégude, F. Placide à Beaucamps et dans l'Ouest, F. Christophe à Saint-Paul et F. Ethelbert dans le Bourbonnais.
[12] Les demandes pour les voeux seront visées par le directeur local et par le F. Provincial, selon la décision du Chapitre.
[13] La circulaire parlait ensuite des Frères inoccupés ou laissés seuls, des confessions hebdomadaires, des sorties et voyages, du calendrier religieux, de l'Œuvre du denier de St Pierre, du registre des visites, de la nouvelle méthode d'écriture, des juvénats ouverts à Saint-Genis, à Saint-Paul et à Beaucamps et dans lesquels les enfants pouvaient être reçus à 12 ans. Elle désignait le C.F. Euthyme pour suivre ces juvénats et organiser des comités diocésains afin de créer des ressources.
[14] Enfin, elle donnait des détails sur les missions, avec les noms des Frères Constancien, Cérin, Bellinus, Adolémus, Ingène et Victrice qui s'y rendaient.

Querelles sournoises


[15] Des Frères furent refusés au R.P. Marie-Joseph, Franciscain, qui les demandait pour un orphelinat en Espagne, faute de sujets sachant l'espagnol.
[16] Le Supérieur général des Frères de Saint-Gabriel, né à Montdragon, ayant été réélu, le Révérend saisit l'occasion pour l'en féliciter et pour lui dénoncer le directeur des Frères de Toves (Puy-de-Dôme), lequel offrait de l'argent au curé de Rochefort, à condition qu'il renverrait nos Frères pour prendre les leurs. Ce Supérieur général répondit par une longue énumération des prétendus griefs de notre Institut à l'égard du sien.
[17] Bien que nos Frères eussent l'école communale de Chaumont depuis 1839, ceux du Sacré-Coeur avaient accepté la direction d'une école de sourds-muets, après la mort de son fondateur, ancien curé de la paroisse. Le successeur de celui-ci, plus pieux que judicieux, en vint à manœuvrer pour se débarrasser de nos Frères au profit de ceux de Paradis.
[18] Etant au Puy, le C.F. Euthyme alla voir ces Frères et ne rencontra qu'un des Assistants

1878




Circulaire du 11-02-1878


[1] La première circulaire de 1878 fut datée du 11 février. Le Révérend la consacra encore à l'école de Pontmain ou l'esprit de simplicité. En voici le sommaire:
[2] "Instruction sur la simplicité:

1 — Nature de la simplicité: simple, sans pli, sans duplicité;

2 — Excellence de la simplicité chrétienne;

3 — Autres considérations, ou la pratique de la simplicité puisée dans la Ste Trinité elle-même;

4 — Pratique de la simplicité étudiée en J.C. Dieu et homme, en Marie, dans les apôtres et tous les saints.

Fruits de la simplicité:

1 — Fruit de science, la science des saints;

2 — La simplicité source de la force et du vrai courage;

3 — La simplicité source de joie et de paix, gage et facilité incomparable de salut;

4 — La simplicité source de prospérités, même temporelles, s'alliant bien avec le mérite et les talents;

5 — La simplicité opposée à la duplicité

Conclusion:



Simples d'esprit, de cœur, de caractère, simples en tout, simples surtout dans la piété."
[3] Le Révérend continuait sa circulaire en y insérant, comme type de simplicité, la lettre qu'il avait reçue du pieux Fondateur le 29 août 1831 pour son admission dans l'Institut et que nous avons insérée en son lieu. "Qui aurait pensé, ajouta-t-il, que 47 ans plus tard, le second successeur du vénéré Père aurait adressé cette lettre à tous les Frères de l'Institut devenu 60 fois plus nombreux, en la leur paraphrasant comme modèle de simplicité et la leur laissant lui-même comme une sorte de testament, avant de descendre dans la tombe."
[4] En écrivant ces mots: "60 fois plus nombreux" la plume de l'écrivain a trompé sa pensée. L'Institut n'était pas alors plus de 11 fois plus nombreux qu'à la mort du pieux Fondateur.
[5] Le Révérend donnait aux Frères directeurs divers moyens pour recruter les juvénats, soit en moyens, soit en ressources.
[6] Jusque-là la Procure générale avait perçu des différents établissements dans les Provinces du Centre et les procures provinciales avaient plus ou moins bien fonctionné. La même circulaire détermina les attributions et les moyens d'action des procures de chaque Province. Enfin le Révérend ordonnait des prières pour le repos de l'âme de Sa Sainteté Pie IX qui venait de mourir.
* * *
[7] Il existait déjà un arrangement entre notre Institut et la maison Hachette pour l'exploitation de notre méthode d'écriture. Le représentant de cette maison demandait à exploiter aussi nos autres classiques et offrait d'illustrer le Guide de l'Enfance. On lui répondit que l'on voulait d'abord épuiser la 1re édition de ce livre, que notre nouvelle arithmétique n'était point encore terminée. On approuvait que notre méthode d'écriture prit place dans une exposition qui allait avoir lieu. L'éditeur ayant accordé une page dans les annonces du Guide Joanne pour les réclames que désiraient faire nos supérieurs, on lui envoyait le libellé de cette page. Ayant demandé que l'on propageât le Dictionnaire Littré, on lui rappela que l'on ne s'était engagé à rien, mais que l'on ferait le possible.

Demandes de Frères


[8] Mgr. Thibaudier, nommé à Soissons, ne tarda pas à appeler nos Frères dans son diocèse. Par un bail de 99 ans, il leur céda la jouissance d'un manoir, y compris un enclos et une partie d'un mobilier assez somptueux lesquels avaient été donnés à l'évêché, pour servir de refuge aux vieux prêtres. Ceux-ci, préférant cracher dans leurs cendres, même en ne mangeant que du pain et des pommes de terre, Sa Grandeur nous céda lesdits immeubles pour la tenue d'un pensionnat, aux conditions que l'on peut voir dans les annales de Marle.
[9] Mme Eulalie Toupriant ayant appelé nos Frères à Néris-les-Bains, nous allâmes la voir et nous arrêtâmes avec elle les conditions de l'établissement. Ayant eu vent de ce projet, l'évêque de Moulins se mit en travers et exigea que ce poste fut confié aux Frères des Ecoles Chrétiennes. Sa Grandeur voulait dédommager ainsi ces Frères de la perte du poste de Beaune qui leur avait passé loin du nez, comme nous l'avons dit en 1876. Elle n'y réussit guère, car Néris ne valait pas Beaune comme conditions matérielles et ces bons Frères ont dû l'abandonner depuis.
[10] M. le curé de Sainte-Catherine, à Lille, demandait des Frères. On lui répondit que l'on ne voulait pas gêner ceux des Ecoles Chrétiennes établis déjà dans la ville. M. le curé répliqua ce qui suit: "... Il n'y a pas à se préoccuper de la juxtaposition des Frères des Ecoles chrétiennes. L'avis du cardinal, c'est qu'il ne faut pas s'occuper de cette question de détail, nous en prenons toute la responsabilité et nous nous maintiendrons en restreignant notre zèle à notre paroisse de Sainte-Catherine, ce qui n'est pas peu de chose puisque j'ai une population de plus de 12.000 âmes qui, jusqu'à ce jour n'a pas eu d'école de Frères." On fit part au T.H.F. Irlide de la situation et de la réponse ci-dessus. Il paraît qu'il n'en fut point enchanté, car cette fondation n'eut pas lieu.

Difficultés de parcours


[11] Ne pouvant digérer l'existence de notre cimetière et l'influence de notre maison dans le pays, les municipaux de Saint-Genis, bien que deux de nos Frères fussent parmi eux, exigèrent une redevance annuelle pour l'entretien du cimetière de la ville et une autre pour l'exploitation d'une sablière acquise par l'Institut en dehors de l'enclos. Le Révérend leur fit promettre 50 fr. pour la 1re et 80 fr. pour la 2e, cette année-là seulement. Il a pourtant fallu continuer, même augmenter, la redevance pour le cimetière laquelle est aujourd'hui de 15 fr. par Frère décédé.
[12] Mgr. Vitte, vicaire apostolique de la Nouvelle-Calédonie, avait demandé que les Frères pussent être disséminés un à un dans les différentes stations de la mission. La maladie l'avait ensuite obligé à démissionner et à se retirer à Coligny près de sa paroisse natale. C'est là qu'on lui adressa une réponse de laquelle il résulte que le conseil du Régime ne pouvait admettre la demande formulée par Sa Grandeur laquelle était trop contraire à nos Constitutions.
[13] M. le comte Robert de Bourbon Busset, appuyé par l'un des vicaires généraux de Moulins, demandait des Frères pour une petite localité près de cette ville. Bien que le refus forcé qu'on lui donna fût empreint de la plus grande courtoisie et qu'on lui prouvât l'impossibilité absolue où l'on était de le satisfaire, il en resta froissé. Le F. Barnabé, quêteur pour le juvénat s'étant présenté chez lui comme à l'ordinaire, reçut des injures et dut se retirer les mains vides.

Circulaire du 12-05-1878


[14] La circulaire du 12 mai fut consacrée à inspirer aux Frères une solide dévotion à Saint Joseph. On leur proposa l'exemple du défunt F. Ignace qui avait été très dévot à ce grand saint.
[15] La circulaire contenait aussi une lettre écrite aux Frères de Sydney sur la même dévotion et adressée ensuite à tous les Provinciaux pour qu'ils en fissent le sujet de leurs instructions dans les noviciats.
[16] Elle renfermait enfin la litanie ordinaire des avis, toujours répétés, parce qu’ils n’étaient assez suivis faute de sanction.
[17] Les retraites furent annoncées par la circulaire du 21 juin et fixées aux époques ordinaires. Il y en eut une spéciale à l'Hermitage et à Beaucamps au milieu du mois d'août pour le personnel de ces maisons et un certain nombre de Frères de ces Provinces, afin de décharger les retraites générales. Celle du Régime fut fixée au 13 octobre. Celle du Bourbonnais eut lieu à la maison-mère, mêlée à celle de l'Hermitage.

Province du Bourbonnais: noviciat


[18] Parmi la série des avis ordinaires, figurait l'LM ;annonce de l'ouverture prochaine du noviciat provisoire de Bourbonnais à Arfeuilles. Ce noviciat fut ouvert le 24 octobre par l'envoi des novices et des postulants de la Province qui étaient à la maison-mère. Ils partirent sous la direction du C.F. Ethelbert comme directeur provincial, du F. Callinique, comme sous-directeur et économe et du F. Amphiloque comme maître des novices. Ils allaient avoir pour aumônier l'abbé Mandet dont nous parlerons plus bas.
[19] Le R. Frère voulant rendre ce départ aussi solennel que possible, fit donner un copieux déjeuner aux partants, y fait ajouter le café et le pousse-café, ensuite de quoi tous les membres du Régime donnèrent l'accolade fraternelle à chacun des futurs habitants du noviciat d'Arfeuilles.
[20] Leur habitation n'était point parfaite, mais elle renfermait tout ce qui était nécessaire. Les alentours fournissaient des lieux de promenades plus isolés et beaucoup plus agréables que ceux de Saint-Genis-Laval. Une abondante source renfermait de l'eau d'une rare bonté. Enfin, ce noviciat provisoire était placé dans la Province et plus à la portée des familles dont la plupart avaient refusé d'envoyer leurs enfants à Saint-Genis-Laval.
[21] Le F. Mélétius fut nommé Visiteur, il en cumule encore les fonctions avec celles de Provincial en 1890.
[22] La Province étant trop à court de sujets, celle de Saint-Paul lui avait fourni le F. Amphiloque qui est excellent. Elle lui fournit aussi un cordonnier plus zélé qu'habile. De concert avec le F. Callinique qui voulait faire des économies, il dédoublait les cuirs servant d'empeignes et fabriquait ainsi des souliers ne coûtant que 6 fr. à peine mais il en fallait 2 paires par an à la plupart des Frères. Saint-Paul fournit aussi pour la 1re classe du noviciat un Frère Dèce qui avait promené sa nullité et échoué partout. Le mauvais esprit se mit vite parmi les novices que ses allures excentriques révoltaient et il fallut le remplacer.
[23] La Province d'Aubenas prêta le F. Anatholius, sujet zélé et pieux pour l'infirmerie.
[24] Les deux classes de l'externat restèrent au rez-de-chaussée de la partie du bâtiment donnant sur la rue où elles étaient depuis 25 ans. Le noviciat prit celles du pensionnat parti pour Charel.

Circulaires des 02-11 et 08-12-1878


[25] Le 2 novembre le Révérend envoya une 4e circulaire pour faire des recommandations pressantes aux Frères, mais toujours sans sanction. Il y inséra d'abord une réclamation faite par la Compagnie du P.L.N. à propos de l'obédience frauduleuse d'un Frère et de celle dont s'était indûment servi l'aumônier de l'une de nos maisons.
[26] Le Révérend adjurait les Frères de se conformer aux instructions qu'il leur avait données plusieurs fois de vive voix ou par écrit. Il adjurait aussi les Frères directeurs d'écarter toute dépense non indispensable et de soigner leurs finances de manière à pouvoir venir en aide à la Procure générale pour atténuer les énormes dettes qui l'effrayaient. Il enjoignait de réduire fortement les visites beaucoup trop nombreuses dans certains quartiers, de faire entrer tout ce qui était dû dans les pensionnats, les noviciats et les juvénats,
[27] d'éviter avec soin tout ce qui pourrait donner prise aux adversaires de nos écoles et leur fournir des prétextes pour les laïciser, d'être fidèles à garder le silence, à écrire aux supérieurs selon la règle, etc. ...
[28] Enfin dans une 5e circulaire, le Révérend donnait l'instruction sur l'enfer et l'éternité qu'il avait promise aux Frères en 1863. Elle était datée du 8 décembre. Nous la résumons ainsi: moyens de ne pas tomber en enfer; lettre effrayante du P. Raccurt. Premier supplice du réprouvé: la séparation de Dieu; 2e supplice: la peine du feu; 3e peine: l'éternité.
[29] Suivaient des nouvelles sur les missions, sur la révolte des Canaques en Nouvelle-Zélande, sur les Frères du Cap, sur la demande de Mgr. Ricard's pour Port Elisabeth où le C.F. Procope conduisit lui-même les Frères, sur les menaces de laïcisation de nos écoles en France, etc...

"Chemin de croix" du Fr. Louis-Marie


[30] Le R. Frère Louis-Marie avait une grande dévotion aux 5 plaies et au précieux sang de N.S. Il la recommandait souvent aux Frères. Pour les aider à la pratiquer, il composa et fit imprimer en 1878 un petit opuscule de 32 pages, intitulé Exercice du chemin de la Croix.
[31] Comme spécimen nous plaçons ici tout ce qui concerne la 1re station: "A la vue de Jésus condamné à mort pour nous et à notre place, au souvenir de l'état affreux où l'ont déjà réduit les tourments endurés jusqu'à ce moment, dans un sentiment profond de reconnaissance pour le grand bienfait de la Rédemption et de crainte pour les terribles jugements de Dieu, nous écrier du fond de nos cœurs:
[32] O Jésus, mon Seigneur et mon Dieu! je vous bénie et je vous remercie de tout mon cœur et de toute mon âme d'avoir accepté la mort la plus ignominieuse pour me délivrer des maux éternels et infinis de l'enfer, pour me mériter les biens éternels et infinis du paradis. Pour une si grande miséricorde, je devrais être dans des transports continuels d'amour et de reconnaissance, m'abîmer sans cesse dans la louange et l'action de grâce et, hélas! je ne suis que froideur et lâcheté, je ne suis qu'orgueil et dissipation.
[33] O mon Dieu! pardon et miséricorde! Je renouvelle à vos pieds mes vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance en témoignage de mon amour; faites que j'y sois fidèle jusqu'à la mort. Donnez-moi, je vous prie, la bienheureuse éternité afin qu'avec tous vos anges et tous vos saints je vous loue, je vous bénisse et vous remercie sans fin de cette miséricorde éternelle et doublement infinie.
[34] Et maintenant, ô Juge suprême! des vivants et des morts, n'entrez pas en jugement avec votre serviteur, parce que nul homme vivant ne sera justifié devant vous. Créez en moi, ô mon Dieu! un coeur profondément contrit et profondément humilié que vous ne méprisez jamais et faites-moi le don d'une entière rémission avant le jour terrible de vos jugements et de vos vengeances.
[35] Donnez-moi, ô mon Dieu! un cœur pur et renouvelez au fond de mes entrailles l'esprit de droiture et de justice.

Gloria Patri... Invocations."
[36] Chacune des 14 stations de cet exercice est terminée par la demande d'un cœur contrit et humilié.

[37] Le R. Frère avait composé cet exercice pour qu'il fût mis en usage dans l'Institut. Nous ne savons si beaucoup de Frères s'en servent en particulier, mais à en juger extérieurement, ce petit ouvrage est tombé en désuétude.



Edition de nos livres


[38] Nous avons vu que le Révérend ne laissait imprimer que ce qu'il avait écrit ou du moins corrigé lui-même et que cela avait nui aux finances de l'Institut en retardant l'apparition de nos livres classiques.
[39] En 1877 nous n'avions que les Principes de lecture qui, en 1890, en sont à la 35e édition de 25.000 à 30.000 exemplaires chacune; la Grammaire composée par le Révérend lui-même vers 1841, ainsi que les Exercices Orthographiques. L'ouvrage en est à la 20e édition de 12.000 à 15.000 exemplaires chacune. L'arithmétique du F. Marie-Jubin, fortement corrigée par le R. Frère, fut imprimée en 1866. Les Frères s'étaient servis jusque-là de celle des Frères des Ecoles chrétiennes pour leurs élèves. Trop savante pour des enfants, celle du F. Marie-Jubin ne fut pas généralement acceptée. Après 24 ans, elle n'en est qu'à la 2e édition; il reste même un certain stock de la première.
[40] L'excellent Manuel domestique du C.F. Philogone avait pourtant trouvé grâce auprès du Révérend. Imprimé en 1870 il en est à la 3e édition et à 24.000 exemplaires. Il en reste environ 1.500 en magasin.
[41] Depuis l'origine, la Bible de Royaumond avait été le livre de lecture après Le Principe et les Devoirs du Chrétien dans nos classes. Les inspecteurs s'étant mis à faire la guerre à la Bible, le Révérend se départit un peu de sa sévérité et il fut question de composer des livres de lecture propres à l'Institut.
[42] Le F. Eubert écrivit son Guide de l'Enfance en 1877 pour remplacer Les Devoirs du Chrétien, livre excellent comme doctrine, mais un peu cher. Le Guide en est à la 11e édition, il s'en est déjà écoulé environ 140.000 exemplaires. Nous parlerons des autres classiques plus loin.

Pensionnat Saint-Joseph à Saint-Genis


[43] Nous avons dit que l'installation provisoire du pensionnat de Millery à Saint-Genis-Laval, sous le patronage de Saint-Joseph en 1876, ne coûta pas moins de 160.000 fr. Elle253 était pourtant très incomplète et elle l'est encore en 1890. La partie du bâtiment, d'abord construite, devait être placée un peu plus au sud, derrière la maison dite des francs-maçons. Les fondations y furent même jetées, mais les dires d'un intriguant décidèrent le Révérend à la placer où elle se trouve. On laissa des pierres d'attente pour relier cette partie à celles qui devaient y être ajoutées lorsqu'on aurait acquis la rue divisant la propriété en 2 tronçons et sur laquelle cette partie devait être assise.
[44] Ces pierres d'attente semblaient dire au public: "Nous avons besoin de cette rue et nous la payerons ce que l'on voudra." Les municipaux le comprirent lorsqu'il fut question de terminer le bâtiment en 1878. Ils imaginèrent de remplacer la rue susdite et la ruelle située entre l'enclos du pensionnat et celui de la maison-mère par une autre qui aurait pris une partie des cours et du jardin du pensionnat, sans laisser l'espace suffisant pour continuer le bâtiment neuf sur le plan primitif.
[45] L'agent-voyer fut chargé de tracer ladite rue et d'en dresser le devis lequel s'élevait à 2.500 fr., sans comprendre les terrains pris sur le pensionnat dont l'Institut devait faire l'abandon tout en exécutant, à ses frais, les travaux indiqués dans le devis de l'agent-voyer.
[46] Lorsque cette question fut traitée dans le conseil du Régime, un membre proposa d'offrir 5.000 fr. à la ville, à condition qu'elle exécuterait elle-même les travaux susdits. On se récria, on l'accusa de trahir les intérêts de l'Institut et le F. Procureur général fut chargé d'obtenir la cession de ladite rue et de la ruelle à un prix inférieur à 2.500 fr.
[47] La question en resta là. Elle n'a été reprise qu'en 1890, les chers Frères Euthyme et Chrysogone étant toujours conseillers municipaux, mais il n'a plus été question de supprimer la ruelle. L'Institut a dû néanmoins débourser, en sus des terrains cédés et du déplacement des sœurs, la somme de 15.000 fr., soit pour la nouvelle rue, soit pour contribuer à l'arrivée des tramways jusqu'à Saint-Genis.
[48] Nous devons ajouter que le tracé de la nouvelle rue, bien différent de celui de 1878, prend beaucoup moins de terrain au pensionnat, ne gâte ni ses cours ni son jardin, laisse l'espace à peu près suffisant pour terminer le bâtiment sur le plan primitif, mais il laisse aussi la ruelle qui sépare les deux enclos.
* * *
[49] Au mois d'avril la direction du juvénat fut confiée au F. Angilbert. Cet excellent Frère n'avait été jusque-là qu'un simple mais bon professeur. Il exerça ses nouvelles fonctions avec un zèle, une affabilité et un tact admirables. Sous sa direction le juvénat se garnit assez vite d'enfants bien choisis, assez nombreux et recrutés dans les 2 Provinces de Saint-Genis et de l'Hermitage auxquelles ils étaient destinés.

Nouveaux engagements


[50] La 1re retraite fut prêchée par le P. Goyet et la 2e par le P. David, Maristes.
[51] En 1878 16 vêtures dans les divers noviciats revêtirent 284 adolescents du costume de l'Institut. Mgr. Bonnet, évêque de Viviers, présida la 1re de celles qui se firent à Aubenas en bénissant la nouvelle maison provinciale.
[52] Il y eut 91 nouveaux profès cette année-là: les Frères Abrosime, Guerric, André-Corsini, Cisélus, Dagobertus, Gervase, Joseph-Frument, Joseph-Ignatius, Joseph-Marie-Xavier, Joseph-Régis, Marc, Marie-Attale, Salvatoris, Sébastien, Willebrod, Abondius, Acyllinus, Adorator, Augustalis, Bonosus, Cécilin, Cérénic, D'Aniane, Domnin, Elie-Régis, Euphrasius, Fabiani, Firme, Jean-Evangéliste, Lazare, Libéral, Lucius-André, Mamert, Marie-Léoncien, Octavius, Pontianus, Pontien, Salvy, Thomas-d'Aquin, Urbain, Vivien, Amandus, Béronique, Césaire, Clémentin, Guillame, Sirice, Thémistocle, Adrias, Anthime, Avellini, Bérard, Hermile, Honoratus, Maurice, Orente, Platon, Rabert, Sancté, Félicissime, Héliodore, Marie-Vindicien, Philotéus, Albien, Bérille, Emilianus, Evangéliste, Fortis, Godin, Hérébaldus, Héronide, Jean-Régis, Jovien, Liborius, Lucidius, Ludolphe, Minerve, Nahum, Paschase, Philémon, Pierre-Auguste, Pons, Quintus, Rodolphe, Théogène, Edwin, Francis-Xavier, Mary, Stanislas et Matthew.
[53] Le F. Amphiloque se stabilisa seul en 1878 et il fut nommé de suite maître des novices dans le noviciat provisoire d'Arfeuilles.

Nos défunts


[54] Il paraît que le triomphe des gambettistes avait effrayé la mort car elle ne fit que 19 victimes dans l'Institut. Voici les noms: Tramon, postulant; les Frères Agésilus, Marie-Aldéric, Hérénas, Azirien, Antoine, Joseph-Isidore, novices; Louis-Dimas, Hugolinus, Albéron, Armandus, Scolastique, Einard, Adonin, obéissants; Fidélis, Ange et Sérène, profès; Charles et Didyme, stables.
[55] Après avoir été notre sous-directeur à Digoin, F. Sérène avait été nommé directeur à Saint-Laurent-de-Médoc dans la Gironde. C'était un sujet médiocrement instruit, mais d'un bon sens et d'un esprit parfait.
[56] F. Charles placé par le pieux Fondateur à Saint-Sauveur, avait dirigé ce poste pendant 43 ans. Peu instruit, mais vertueux et dévoué, il y avait fait du bien. Il avait contracté l'habitude de répéter à tout propos les mots: "plus ou moins" ce qui donnait assez souvent un sens assez drôle à ses conversations. Des Frères parlant un jour de la sainteté du P. Champagnat en sa présence, il dit: "Oui, le P. Champagnat était un saint... plus ou moins." Ce bon Frère mourut à la maison-mère, à la suite d'un bain trop chaud, d'où on le tira évanoui et sans avoir repris connaissance. Il avait communié le matin.
[57] Après avoir donné du relief au petit pensionnat de Largentière, le F. Dydime avait été nommé directeur et organisateur de celui d'Aubenas qui s'ouvrit à la rentrée de 1878 dans la belle et neuve maison provinciale. Il aurait certainement très bien lancé ce pensionnat, mais la mort l'arrêta tout court le 11 décembre même année.

Nouvelles fondations


[58] Quatorze fondations eurent lieu en 1878: Mont-Dore, Hérisson, Tramayes, Pouilly-sur-Loire, Saint-Léopardin, Châtel, Aubenas — pensionnat et noviciat — , Le Theil, Chanas, Somain, Menestérol, Marle — pensionnat — , Napier et La Frette.
[59] Les 6 premiers postes appartiennent au Bourbonnais. Le Révérend les accepta malgré nous et dut chercher lui-même plusieurs sujets parmi les rossignols des autres Provinces. Le Visiteur des Frères des Ecoles Chrétiennes à Clermont, apprenant que M. le curé de Mont-Dore s'adressait à nous, lui télégraphia qu'il le verrait le lendemain. M. le curé envoya le télégramme à notre Révérend qui en fut piqué et répondit par un autre télégramme qu'il acceptait le poste.
[60] L'évêque de Moulins imposa l'établissement de Hérisson pour remplacer une école cléricale qui avait fait fiasco sous un unique professeur dont nous parlerons ci-après.
[61] Feu M. Corsin avait donné des propriétés assez considérables à la fabrique de l'église de Tramayes pour fonder un établissement scolaire d'un genre assez mal défini par lui. M. le curé qui avait apprécié nos Frères à Montchanin en voulut pour cette fondation. La commune et la préfecture taquinèrent la fabrique à cet égard. Celle-ci ne sut pas gérer les fonds qu'elle avait reçus.
[62] Exposés à en subir les conséquences, les Frères ont eu recours à la veuve du donateur laquelle leur vint en aide. Son unique fils, dans la force de l'âge, est idiot. Son père lui a créé une rente viagère de 1.200 fr. qui seront versés aux Frères après la mort de la mère s'ils veulent se charger de lui. Il n'est ni pénible, ni répugnant.
[63] Pouilly-sur-Loire fut fondé par Mme la comtesse veuve de Lafond qui n'a qu'un fils: son mari l'avait affligée d'un petit magot de 40.000.000. Le Révérend voulut saisir ce poste au vol.
[64] Saint-Léopardin fut fondé par le richissime baron d'Aubigny auquel l'évêque de Moulins a su soutirer des centaines de mille francs. Il a dépensé un demi million au moins pour deux églises et deux cures de campagne. Le tapis couvrant le chœur de l'une d'elle a coûté 10.000 fr.
[65] Espérant avoir part aux largesses de ce baron, le Révérend voulut absolument lui envoyer trois frères, bien que la Province n'en eut pas un seul de libre. Sucé par le clergé et faisant lui-même d'énormes dépenses, le baron s'est contenté jusqu'ici de soutenir son école.
[66] Nous avons dit le coût du transfert du pensionnat d'Arfeuilles à Châtel et de son remplacement à Arfeuilles par un noviciat provisoire. Mgr. de Moulins, à court de prêtres, nous avait promis d'agréer un aumônier pris en dehors de son diocèse. Nous avions trouvé un ancien élève des frères de Saint-Genest-Malifaux qui aurait très bien fait ce service en se contentant d'une chambre, de l'ordinaire du noviciat, du chauffage, du blanchissage et de 500 fr. par an. Les curés voisins, ayant eu vent de la chose, montèrent la tête à leur évêque. Sa Grandeur refusa l'aumônier sus-désigné et nous imposa le professeur qui avait fait fiasco à Hérisson et que nous avions bêtement rendu libre en le remplaçant. Il se mit en ménage avec sa mère et sa sœur, mais il fallut lui payer 1.800 fr. par an. C'était un pieux minus habens, nommé Mandet qui n'avait pas plus de santé que de talents.
[67] Nous avons dit notre pensée sur Aubenas et sur La Frette en réglant la question matérielle.


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