International congress of byzantine studies belgrade, 22 27 august 2016

Francesco Monticini
University of Rome 3, Rome, Italy / École pratique des hautes études, Paris, France; 
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Rêver les astres qui nous font rêver : astronomie et oniromancie à Byzance
« Toutes les choses qui se trouvent dans l’univers sont composées et ont une forme propre; si 
nous regardons leur essence, nous saisirons leur unité ». Ainsi écrivait Nicéphore Grégoras dans 
son commentaire à l’ouvrage Sur les Songes de Synésios de Cyrène. Si nous nous efforçons de bien 
comprendre la manière byzantine de voir le monde, nous sommes nécessairement confrontés aux 
concepts exprimés par ces mots. Il n’est donc pas par hasard que pendant sa vie le même Grégoras 
s’occupa de sujets si éloignés à nos yeux comme les rêves et les astres. En fait, l’homme byzantin ne 

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trouvait rien d’étonnant dans la considération que notre esprit et l’univers obéissent tous les deux 
à la même hiérarchie et partagent aussi le pouvoir de donner des prophéties. C’est pourquoi un 
prodige astral et un rêve représentent à ses yeux la même chose, à savoir un signe.
Certes, pendant les deux dernières décades l’astronomie et l’oniromancie byzantines ont 
fait l’objet de plusieurs études spécifiques; toutefois, j’essayerai de porter notre attention sur leurs 
interrelations dans le cadre de la même culture. Étant donné l’étendue du domaine, je me limiterai à 
commenter deux seuls exemples.
D’abord, je prendrai en considération l’ouvrage Liber thesauri occulti, écrit à Constantinople 
en 1165 par Romanus Pascalis, interprète latin de l’empereur Manuel Comnène. Dans sa plus grande 
partie cet ouvrage traduit des passages tirés des Onirocritica d’Artémidore et d’Achmet, même si 
l’auteur tient compte aussi de la philosophie arabe, notamment d’Al-Kindi et d’Averroès. En effet, 
Romanus insiste beaucoup sur la primauté de l’astronomie dans l’interprétation des rêves, car, il 
affirme, « impossibile est naturas et vices rerum perfecte cognoscere, nisi a superioribus sedibus 
a quibus dependent eliciantur ». À son avis, il est donc impossible d’interpréter correctement les 
images oniriques et leurs véritables significations cachées (archana ac mystica) sans avoir recours 
à la geometrica ratio, c’est-à-dire sans tenir compte des influences que les astres, en tant qu’objets 
supérieurs, exercent inévitablement sur nos vies et donc sur nos esprits.
Par la suite, j’approcherai la question d’un point de vue différent. Il est bien connu, en 
fait, que les rêves entretiennent toujours une relation très proche avec la culture du rêveur : le 
même phénomène est présent aussi à Byzance, comme on peut le constater, par exemple, dans 
l’Onirocriticon du Pseudo-Daniel, où les astres figurent même dans les songes, au point qu’une 
comète rêvée devient un signe à interpréter de la même façon d’une comète réelle. Nous trouvons 
alors toute une série de songes étroitement liés à la culture partagée par les rêveurs de l’époque, où 
effectivement l’astronomie jouait un rôle central. Il s’agit de songes devenus désormais très rares (ou 
même disparus) dans notre culture contemporaine, comme rêver le soleil qui se trouve au-dessous 
des nuages ou le soleil qui se lève à Occident.